Après la pandémie, réenchanter l’économie par la non-violence

Présentation :

Le 2 octobre 2019, jour du 150e anniversaire du Mahatma Gandhi, l’incroyable épopée Jai Jagat (la « victoire du monde » en Hindi) était lancée : à l‘initiative du mouvement indien de défense des petits paysans Ekta Parishad, une marche d’une cinquantaine de personnes de diverses nationalités, devant relier Delhi à Genève en un an, partait. Son objectif principal : relayer et rassembler le long de son parcours les témoignages et les actions de tous les sans voix et les exclus de la mondialisation afin de les amener jusqu’au siège des Nations Unies à Genève, selon la méthode gandhienne de la non-violence en action. Après avoir parcouru les routes indiennes, pakistanaises, iraniennes et arméniennes, les marcheuses et marcheurs de Jai Jagat se sont retrouvés stoppés en mars 2020 dans la capitale arménienne Erevan à cause des mesures sanitaires prises face à la pandémie de Covid 19. A leur grand dam, ils ont dû alors suspendre leur marche et rejoindre leur foyer aux quatre coins de la planète.

Ainsi, même si la pandémie a suspendu la grande marche Jai Jagat en Arménie, le message de cette dernière de l’urgence d’un autre modèle global dans lequel « plus personne ne reste au bord du chemin » (correspondant au slogan de l’Agenda 2030 des Nations Unies « no one left behind ») est plus que jamais d’actualité. La Covid 19 a en effet démontré l’urgence d’un monde pour tout le monde, un monde plus respectueux de l’ensemble du vivant et remettant au goût du jour l’idéal de non-violence cher au Mahatma Gandhi et à ses héritiers.

Le vendredi 2 octobre 2020, à l’occasion du 151e anniversaire du Mahatma Gandhi, l’association Jai Jagat Genève a alors organisé à la Maison Internationale des Associations toute une journée de débat autour du thème de « la relève par une économie verte et non-violente ». Celle-ci a permis une multiplication des échanges entre actrices et acteurs de divers horizons, ayant tous à cœur d’œuvrer à un monde meilleur, dans lequel « plus personne ne reste au bord du chemin », première pierre posée dans le jardin de la convergence des cœurs et des esprits pour mettre en œuvre ensemble la transition dont l’économie a besoin en ces temps incertains. Tout le monde s’est montré enthousiaste à l’idée de continuer la convergence à Genève, en se réunissant à nouveau très bientôt.

Car il faut cesser de ne penser qu’en silo : certes beaucoup d’ONG, d’associations et de militants du climat ont conscience de la nécessité urgente de mettre en œuvre la transition écologique.  Mais énormément d’acteurs du monde de l’entreprise veulent aussi œuvrer à ce changement, comme nous l’ont notamment démontré certains intervenants le 2 octobre 2020 comme Enza Testa, présidente du Cercle des Dirigeants d’Entreprises, ou encore Jonathan Normand, fondateur de B Lab Suisse. Il s’agit désormais d’œuvrer à la convergence du secteur privé, des institutions publiques, locales comme internationales, des associations/ONG et de l’ensemble de la société civile qui aujourd’hui peuvent avoir les mêmes objectifs et partager leurs savoir-faire, leurs compétences et leur pouvoir d’agir afin de faire de Genève la capitale de la paix et de la transition. Jai Jagat est un très bon outil pour agir en ce sens. Une plateforme au service de la convergence des acteurs genevois de la transition, qui habituellement ne dialoguent pas entre eux, voici une des missions que s’est fixée Jai Jagat Genève suite à la journée du 2 octobre 2020.

C’est pourquoi, du vendredi 7 au dimanche 9 octobre 2022, Jai Jagat Genève organise avec un certain nombre de partenaires un week-end de réflexions sur la transition et le changement sur le thème : « Après la pandémie, réenchanter l’économie par la non-violence », en présence d’actrices et d’acteurs de la transition, experts, dirigeant.e.s d’entreprise, institutions, associations, artistes, simples citoyen.nes… locaux comme internationaux. Ces journées permettront de partager, faire converger et mettre en lumière les solutions aptes à réussir l’immense défi des 17 Objectifs de développement durable l’Agenda 2030 des Nations Unies, dont Genève doit rester le centre de pilotage. Ces journées se veulent une expérience de partage unique ne consistant pas en de simples interventions mais en une multitude d’interactions et de partage de réflexions entre actrices et acteurs du changement de milieux se parlant généralement peu ou pas, entrecoupées de performances artistiques (musique et théâtre faisant participer l’ensemble du public) susceptibles de marquer les esprits et de créer des dynamiques concrètes. Il ne s’agit pas d’un énième symposium, comme il en existe des centaines chaque année sur Genève, mais de la première marche d’un processus de convergence ayant à cœur de faire de Genève pour les années à venir le « Saint Jacques de Compostelle » des actrices et acteurs de la transition et de toutes celles et ceux qui marchent et œuvrent pour le changement, à l’instar des paysans indiens de Jai Jagat.

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