Un article de Raphaël Ebinger publié le 28.01.2019 sur la Tribune de Genève :
Non-violence : Une marche pacifiste revendiquant la dignité pour tous fera halte à Nyon, où l’on cherche déjà des hébergements.
On connaissait le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qui longe le Léman. Il y aura celui de Gandhi lors de Jai Jagat (la victoire du monde en hindi) en septembre 2020. Entre 100 et 150 marcheurs (au moins) venus de Delhi arriveront d’Inde pour rejoindre, après 9000 kilomètres parcourus, le siège de l’ONU, à Genève. Ils promettent d’animer les lieux de passage et sollicitent les bonnes âmes locales pour leur prêter main-forte, mais aussi pour se joindre à leur action de protestation non violente. Plusieurs démarches commencent à être lancées dans les cénacles politiques. La Municipalité de Nyon a affirmé qu’elle entrerait en matière le moment venu pour faciliter l’accueil de la caravane. Le Canton n’a pas encore pris position. Dans les prochains mois, des demandes seront déposées dans d’autres villes lémaniques et du Chablais.
À Nyon, une association est sur le point d’être créée pour préparer l’arrivée des Indiens qui s’arrêteront dans la ville du 22 au 24 septembre, selon le planning actuel. «Pour l’instant, il n’y a pas encore d’éléments très précis sur les besoins des marcheurs, souligne Jürgen Vogel, cheville ouvrière de l’organisation locale. Il n’y en aura pas beaucoup. Il faudra surtout que nous trouvions à les nourrir et à les héberger, si possible chez les habitants pour être dans l’esprit d’échange qui motive le mouvement.» Lors de la halte à Nyon et à Mies, des actions dans les écoles et le gymnase seront mises sur pied, tout comme des conférences. L’objectif est de porter le message des marcheurs auprès des populations traversées.
Le ministre à la rescousse
La marche débutera le 2 octobre 2019, à New Delhi. Elle est organisée par Ekta Parishad, un mouvement qui défend les paysans sans terre et les plus démunis en Inde. Celui-ci a été fondé par Rajagopal, un disciple de Gandhi qui met en pratique ses enseignements de non-violence. Lors d’une marche précédente en Inde en 2012, plus de 100 000 personnes y avaient participé. Devant cette masse pacifiste, le ministre s’était déplacé rapidement à leur rencontre pour les arrêter avant qu’ils n’atteignent la capitale. Il avait accepté l’ensemble des revendications des protestataires.
Désormais, le nouveau gouvernement nationaliste a oublié les promesses faites par ses prédécesseurs. Il explique ne pas pouvoir les réaliser parce qu’il est contraint de suivre une politique dictée par les instances internationales. C’est pourquoi, la prochaine marche a pour destination le siège de l’ONU, à Genève. Les participants, des activistes disciples de Gandhi, y demanderont la mise en place d’un modèle de développement global favorable à tous en ne laissant personne en marge de la société.
«Nous espérons que le cortège grossisse en traversant les pays», note Benjamin Joyeux, coordinateur des événements à Genève. Au bout du lac, la marche venue d’Inde sera rejointe par d’autres marches parties d’Espagne, de Belgique, de France, d’Allemagne et de Suède. Près de 5000 personnes sont attendues le 26 septembre à la place des Nations. «La manifestation sera festive, car les participants sont là pour dialoguer avec les instances onusiennes, pas pour les critiquer», promet Benjamin Joyeux. (TDG)